Trois entrepreneurs nationaux sont annoncés sur ce tronçon que le français Sogea Satom peine à construire en raison de l’insécurité.
C’est une opération de sauvetage qui ne dit pas son nom. Le gouvernement a divisé la route Babadjou-Bamenda de 52 km en quatre. Chaque section est construite par une entreprise. La Sogea Satom française, qui était initialement responsable de la mise en œuvre de l’ensemble du projet, limitera désormais son intervention à la première partie (17 km) dans la région Ouest. Le reste de la route, qui part de Matazem vers Bamenda, se trouve dans la région du Nord-Ouest, secouée par une crise sécuritaire depuis 2017.
Cette partie du projet, qui constitue les trois lots restants, est désormais réalisée par trois entreprises nationales. Le ministre des Travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi ne souhaite pas commenter ces nouveaux entrepreneurs pour le moment, car la Banque mondiale s’exprime en bailleur de fonds aux côtés de l’Etat du Cameroun. «L’opportunité est donnée aux entreprises locales. Nous avons déjà identifié ces sociétés et nous les présenterons à notre partenaire financier. J’ai confié à ces entreprises des missions de service pour les travaux préparatoires, c’est-à-dire le projet de mise en œuvre, la reconnaissance du site et surtout les opérations de maintien de la sécurité », explique le ministre Nganou Djoumessi.
Sogea Satom travaille désormais sur 17 km, les 35 km restants iront aux nationaux qui entameront la partie la plus risquée du projet. En effet, deux attaques ont suffi à décourager l’entrepreneur français qui était parti pour construire tout le tronçon Babadjou-Bamenda. En septembre 2018, il y a eu un incendie sur son matériel, après quoi l’attaque a eu lieu le 14 janvier 2021. Après l’arrêt des travaux, des pluies torrentielles ont provoqué la rupture de la piste dans la nuit du 24 au 25 mars.
Une fois les interventions d’urgence terminées, le gouvernement camerounais est maintenant en train de renflouer le projet qui a débuté en 2017 pour être intégré dans le couloir vers Enugu au Nigéria. Il faudrait reprendre le travail pour atteindre une vitesse multipliée par quatre.
Des disputes
Mais un différend n’est toujours pas résolu. Il s’agit de la compensation de 4,8 milliards de francs CFA réclamée par Sogea Satom. La société a fait appel en cas de force majeure pour justifier son incapacité à poursuivre le site dans son intégralité. «Nous nous engageons à enquêter sur ces allégations avec notre partenaire la Banque mondiale. À ce jour, nous n’avons pas vu toutes ces plaintes. Mais il n’en demeure pas moins que l’entreprise a décidé de ne plus se mobiliser. Nous sommes toujours en pourparlers avec le partenaire financier », précise le ministre des Travaux publics.
Une fois les travaux repris, l’un des principaux défis sera de conserver la confiance du financier qui a suspendu les travaux suite à une plainte concernant la démolition de neuf logements par le projet. «Le comité départemental des constatations et des expertises immobilières a évalué très rapidement les coûts de ces dommages et nous avons accepté d’en prendre la direction», assure le ministre des Travaux publics. Pour éviter d’autres précédents, l’ingénieur d’Etat assure la vacance des droits de passage depuis l’arrêt des travaux et les expulsions dans la ville de Bamenda. Le ministre Nganou Djoumessi est optimiste quant à la relance du projet en juillet.
Cohérence du projet routier Babadjou-Bamenda
Restauration de la route Babadjou-Bamenda (35 km)
Aménagement du contournement de la falaise de Bamenda en 2 × 2 voies (5 km)
Aménagement de la jonction urbaine de Bamenda en 2 × 2 voies (12 km)
Construction d’une salle de repos
Construction d’un péage
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