Les chefs d’État ouest-africains au Ghana ont décidé dimanche de suspendre le Mali de leur organisation sous-régionale commune après un double coup d’État militaire, qu’ils ont condamné tout en évitant d’autres sanctions.
Les Présidents des 15 Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou leurs représentants “condamnent fermement le récent coup d’Etat” et “après de longues discussions (…) décident de retirer les institutions maliennes des institutions de la CEDEAO. “, indique le communiqué de clôture de ce sommet extraordinaire d’Accra.
Ils appellent à la nomination «immédiate» d’un «nouveau» Premier ministre de la société civile. Ils “demandent” la libération “immédiate” de l’ancien président et Premier ministre de transition, arrêté et démis du pouvoir lundi avant que le colonel Assimi Goita ne soit déclaré président vendredi. Les deux anciens dirigeants sont rentrés chez eux mais sont assignés à résidence, a indiqué la CEDEAO.
Il réaffirme la nécessité que la transition amorcée après le premier coup d’État d’août 2020, qui ramènerait la population civile au pouvoir, soit limitée à 18 mois, et que des élections générales aient lieu en février 2022 comme prévu.
Cependant, il est muet sur la nomination du colonel Goita à la présidence. Il n’appelle pas à ce que l’ancien président et premier ministre soit rétabli dans leurs fonctions.
Après le putsch d’août 2020, elle a exigé et reçu la nomination d’un président citoyen et d’un Premier ministre de transition.
Elle “réitère (…) qu’en aucun cas le chef de la transition, le vice-président et le premier ministre de la transition ne doivent être candidats aux futures élections présidentielles”, a-t-elle dit non sans équivoque. Assimi Goïta était vice-président jusqu’à vendredi.
Assimi Goïta s’est rendu samedi à Accra où la CEDEAO a déclaré l’avoir invité à des “consultations”, mais les journalistes de l’AFP ne l’ont pas vu dans la salle de conférence dimanche.
La CEDEAO a dû régler l’épineuse question de leur réponse au deuxième coup d’État militaire en neuf mois à la tête de ce pays crucial pour la stabilité du Sahel face à la propagation djihadiste.
La Cour constitutionnelle a déclaré vendredi le colonel Assimi Goita président de transition, complétant le coup d’État lancé le 24 mai contre ceux qui se tenaient entre lui et les dirigeants de ce pays, pris dans une tourmente aux multiples dimensions sécuritaires, économiques et politiques, depuis le déclenchement de l’indépendance. et les soulèvements djihadistes en 2012 dans le nord.
Depuis, la violence s’est étendue au centre du pays et aux pays voisins du Burkina Faso et du Niger. Une attaque contre des djihadistes par un responsable de la sécurité dans le sud près des frontières ivoirienne et guinéenne dimanche a fait cinq morts et les craintes de contamination de zones relativement intactes se sont accrues.
À l’instar des autres partenaires du Mali, la CEDEAO a exprimé sa «profonde préoccupation» face aux récents bouleversements politiques dans un tel contexte.
Avec la nomination du colonel Goita, la Cour constitutionnelle du Mali a officialisé un fait accompli auquel ces partenaires se sont opposés après le coup d’État d’août 2020.
Assimi Goïta et un groupe de colonels ont par la suite renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, mais ont accepté la nomination d’un président civil et d’un premier ministre sous la pression internationale.
Cependant, la junte avait une vice-présidence sur mesure pour Assimi Goïta, chargée de tâches essentielles de sécurité.
Menace de retrait de la France – Lundi, l’ancien commandant de bataillon des forces spéciales a arrêté le président Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane, garant civil de la transition, qui, selon la version officielle, ont démissionné.
Le président français Emmanuel Macron a averti dans une interview au Journal du dimanche que Paris “ne resterait pas à côté d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ou de transition”.
Après le coup d’État de 2020, la CEDEAO a suspendu le Mali de tous ses organes de décision, fermé les frontières de ses États membres et cessé les échanges financiers et commerciaux avec le pays, sauf pour les besoins de base.
Elle avait levé les sanctions lorsque la junte semblait se plier à ses demandes.
Une mission de la CEDEAO envoyée au Mali au cours de la semaine avait évoqué la possibilité de nouvelles sanctions. La France et les États-Unis, impliqués militairement au Sahel, ont brandi la menace.
Cependant, il y avait des doutes sur la fermeté de la CEDEAO. Les sanctions d’août 2020 ont été durement ressenties par une population souffrant dans un pays sans effusion de sang.
En outre, plusieurs voix ont souligné le précédent qu’elles estiment avoir été créé par la clémence diplomatique à l’égard du Tchad, autre pays sahélien où un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux est arrivé au pouvoir le 20 avril à la suite de la mort d’Idriss Déby Itno, sous la direction de l’un des fils de l’ancien président.
BWT
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