Au Mali, le vice-président, le colonel Assimi Goïta, ne cache pas qu’il veut être au centre de la transition. On ne sait pas encore s’il ira jusqu’au bout ou si le costume sera trop ample, mais depuis la démission du président Bah N’Daw, il a occupé le devant de la scène, agissant comme le véritable homme fort du pays.
Avec notre correspondant à Bamako, Serge Daniel
Le colonel Assimi Goïta avait déjà déclaré à la délégation de la CEDEAO qu’il entendait être au centre de la transition. Un pas de plus? Le jeudi 27 mai, il a “décapité” le cabinet du président sortant. Un décret signé de sa main licencie le personnel clé de l’ancien président de transition Bah N’Daw.
Parmi les nominations annulées, celles du secrétaire général du palais, du chef d’état-major respectif, ainsi que celles du conseiller diplomatique à la présidence.
Nous voyons cela comme une violation de la charte qu’ils ont inventée pour avoir le pouvoir. Il est certain qu’Assimi Goita veut garder le pouvoir de passer par la transition.
Mahamadou Cissé, secrétaire aux relations internationales chez Parena
Le vice-président a-t-il l’intention de remplacer tous ces gens par ses propres hommes de son propre cabinet? Nous devons le découvrir bientôt. Et comme pour montrer qu’il est le chef, ne serait-ce que pour le moment, le colonel Goita entreprend une autre action. Le vendredi 28 mai, il a convoqué les partis politiques et la société civile malienne pour un échange. Le but est d’expliquer la nouvelle situation dans laquelle se trouve le pays et de se projeter dans le futur. Mais l’homme, qui a fait deux confrontations en neuf mois, veut probablement aussi en profiter pour élargir sa base de fans.
Arrestations effectuées par les hommes du colonel Goita
Nous en savons également plus sur les circonstances entourant les arrestations de Bah N’Daw et de son Premier ministre Moctar Ouane. Le président de transition a été le premier à être arrêté. Puis les hommes du colonel Assimi Goita qui dirigeaient l’opération se sont arrêtés avec le Premier ministre Moctar Ouane. Les deux chefs de l’exécutif sont dans le même convoi en direction de la ville de garnison de Kati. Bah N’Daw et Moctar Ouane sont aussitôt séparés et leurs téléphones sont saisis. L’un d’eux est enfermé dans un bureau. Les deux hommes n’ont pas fait l’objet de traitements physiques dégradants ni de harcèlement.
Cette junte militaire n’a pas compris que les armes n’étaient pas faites pour viser la nation et pour détruire l’État dans son organisation et son fonctionnement.
Mamadou Ismaïla Konaté, ancien ministre de la Justice et avocat
Mercredi matin, la veille de leur libération, qui a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi, lorsqu’une délégation internationale devait rendre visite aux deux hommes, ils ont été regroupés peu avant. Cependant, le président Bah N’Daw avait déjà signé la lettre de démission.
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