L’artiste qui a créé l’œuvre monumentale symbolique de la vieille ville nouvelle est décédé à l’âge de 90 ans.
Il était le grand axe. Dani Karavan, l’artiste israélien qui avait créé ce sentier urbain à Cergy avec douze stations comme la tour de guet ou les douze colonnes qui surplombent les étangs de Cergy, est décédé ce week-end à l’âge de 90 ans. Il aura laissé son empreinte sur le quartier Cergy-Saint-Christophe et plus généralement la vieille ville nouvelle, avec ce complexe long de 3,2 km qui a débuté en 1980, alors que l’espace était encore occupé par une végétation sauvage.
Depuis, de nombreux enfants de Cergy ont fait de cette œuvre monumentale le cadre de leur vie, qu’il s’agisse d’une promenade romantique, d’une promenade en famille, d’un voyage entre amis ou même d’un entraînement sportif. Labellisé Patrimoine d’Intérêt Régional d’ici 2020, l’Axe Majeur a également accueilli de nombreux tournages vidéo et films. De quoi ravir ceux qui se définissaient comme «créateur d’espace» et considéraient le Grand Axe «comme (son) fils ou (sa) fille». «Je fais des choses pour les gens, et pas seulement pour les regarder», expliquait l’artiste il y a quelques années.
“Une impression de la taille du paysage et du cadre”
Le Grand Axe est en effet «resté une œuvre fondamentale pour Dani Karavan, qui a alimenté d’autres de ses projets», explique Michel Jaoüen, ancien urbaniste de l’Établissement public d’urbanisme (EPA) et actuel président de l’Association Axe Major. C’est lui qui, lors de la conception de la nouvelle ville, a eu l’idée de contacter l’artiste israélien. «Un ami m’a montré un catalogue d’une exposition qu’il avait faite à Florence», raconte Michel Jaoüen. Il y avait un tel sens de la mesure du paysage et du cadrage. “

L’architecte urbain a alors une révélation: Dani Karavan viendrait à Cergy. Il lui écrit, l’appelle et parvient à le convaincre de passer par la nouvelle ville. Il le récupère à l’aéroport et le montre sur le site, qui n’était pas du tout développé, profitant de la visite de l’artiste à Paris. “Heureusement qu’il faisait beau, il y avait de l’eau, le paysage, quelque chose de magique …” Dani Karavan a dit oui. La tâche est alors immense. «La difficulté était très grande au départ, il fallait convaincre et encore convaincre», se souvient Michel Jaoüen. Le premier élément, la tour du Belvédère, a été inauguré par Jack Lang en 1985. Il est ensuite entièrement financé par le ministère de la Culture. Mais ce n’est que la première étape.
L’oeuvre présentée par l’artiste reste inachevée
La route a été longue et ardue et n’a toujours pas atteint sa destination. L’île, l’une des stations spécialement conçues par l’artiste, n’a pas encore été aménagée. «Il y a vingt ans, nous avons demandé à l’exploitant du bac à sable de lui donner forme et dimension», explique Michel Jaoüen. Mais le site est toujours inaccessible aujourd’hui, alors qu’il devra à terme être connecté à la passerelle prolongée. Dans le projet, «l’île astronomique» doit être excavée afin que nous ne puissions pas voir l’eau lorsque nous atteignons le centre. Le site devient alors un lien entre la terre et l’air. «L’île deviendra un lieu de promenade et de méditation», souligne l’architecte, «Dani aurait aimé voir la Grote As prête. Un peu plus loin, le carrefour de Ham, dernière étape, doit également être aménagé.
Cependant, la disparition de l’artiste pourrait donner lieu à une mobilisation qui relancerait le projet jamais achevé. Dani Karavan a laissé des croquis de la station ultime et la grande association Axe travaille déjà avec son atelier parisien pour mener à bien le projet.
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Ref. : leparisien.fr