La situation est alarmante dans ce pays sud-américain, où les manifestations antigouvernementales conduisent régulièrement à une violence excessive.
Au moins 10 personnes ont été tuées vendredi dans la ville de Cali lors de manifestations anti-gouvernementales qui ont commencé en Colombie il y a un mois et ont été brutalement réprimées par les forces de l’ordre. “Dix personnes” sont mortes, “c’est le bilan que nous avons ce matin” des événements liés aux “manifestations”, a déclaré le chef de la sécurité de Cali, Carlos Rojas, à la radio de Caracol. La police a déclaré que huit d’entre eux avaient été abattus.
Vendredi, le président Ivan Duque a ordonné le déploiement de l’armée dans les rues de Cali vendredi, épicentre des manifestations qui ont fait trois autres morts dans la journée. “A partir de cette nuit, le déploiement maximal de l’assistance militaire à la police nationale dans la ville de Cali commence”, a annoncé le président dans cette ville de 2,2 millions d’habitants, la troisième du pays, où il a présidé un conseil de sécurité.
Plus de 120 disparitions
Selon un premier rapport, trois manifestants étaient morts dans la ville vendredi, dont un procureur de Cali qui a tiré sur la foule et tué un civil avant d’être lynché par les manifestants. La violence survient exactement un mois après le soulèvement du 28 avril contre un projet de réforme fiscale rapidement avorté dirigé par le président de droite, qui visait à augmenter la TVA et à élargir l’assiette de l’impôt sur le revenu. Près de 60 personnes sont mortes depuis le début des manifestations. Plus de 2 000 manifestants ont été blessés et il y a plus de 120 disparitions.
Depuis un mois, le scénario est presque toujours le même: la journée les manifestations sont pacifiques et hyper-créatives, la nuit le soulèvement se transforme en émeutes où les mortiers d’artifice et les cocktails Molotov se mêlent à des balles réelles. Ce soulèvement sans précédent secoue les grandes villes, où des barricades sont érigées et des barrages routiers provoquent des pénuries et une gêne pour une partie de la population. Malgré les médiateurs chargés de négocier avec le Comité national de grève, à l’origine du mouvement, le gouvernement est incapable de désactiver une crise qui ne menace pas actuellement de la renverser. Cette crise soudaine, selon les analystes, a surtout révélé la colère sourde d’une jeunesse politisée, appauvrie par l’épidémie, qui ne veut plus se taire.
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Ref. : leparisien.fr