Didier Fusillier, président du parc et de la Grande Halle de la Villette, évoque les préparatifs mouvementés de l’événement Bonaparte qui démarre ce vendredi 28 mai.
Le président de la Grande Halle de la Villette, où se déroule cette grande exposition, a travaillé dur pour trouver des spécialistes qui ne regardaient pas tous l’héritage de Napoléon de la même manière.
Comment avez-vous célébré ce bicentenaire, compte tenu des débats sur Napoléon?
DIDIER FUSILLIER. Le gros travail n’était pas de repenser un personnage, mais une époque, à cause de ses contradictions. Toutes les institutions que nous avons réunies n’avaient jamais organisé d’exposition sur Napoléon. Tous ces objets exposés portent le poids de l’histoire. L’esclavage est clairement un anathème. Nous ne voulions pas d’hagiographie. Beaucoup a été débattu à ce sujet. Il y a des historiens pour qui Waterloo reste une grande victoire française. Nous avons eu beaucoup de discussions très controversées.
Tout le monde n’était-il pas d’accord sur la présentation de l’exposition?
Oh non ! À propos de l’esclavage, certains ont dit: Pourquoi en parler si souvent? D’autres, en revanche, pensaient que c’était la pièce maîtresse. La période napoléonienne – si courte de cœur – est une phase de l’histoire qui reste très importante. Et le personnage fascine toujours.

Compte tenu des controverses, l’exposition a-t-elle évolué à partir du projet original?
Ce qui a changé, une chose en a conduit une autre, ce n’est pas d’isoler les vidéos qui aident à contextualiser, mais de les mettre au centre de l’exposition, pour mieux les comprendre. Et prenez de la distance. On attaque un Napoléon sanguinaire, mais les affrontements massifs des armées lors de ses dernières batailles qui ont conduit à un véritable carnage annoncent déjà le carnage de 14-18. Il est important d’avoir cette perspective globale. À la fin de la révolution, la France avait-elle vraiment intérêt à faire la guerre à tout le monde? Napoléon est constamment attaqué. Ces années juste avant 1815, avec l’apparition de coalitions massives et d’immenses destructions, annoncent l’avenir.
“Napoléon”, à la Grande Halle de la Villette (Paris XIXème), du 28 mai au 19 décembre, de 10h à 19h, tous les jours, 15 ou 20 euros, réservation obligatoire le expo-napoleon.fr.
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Ref. : leparisien.fr