Un nouvel âge d’or

Le train n’est pas l’avion. La nouvelle politique tarifaire de la SNCF marque une rupture nette. Les prédécesseurs de Jean-Pierre Farandou à la tête de la SARL avaient depuis trente ans opté pour le système de « Yield management » appliqué par les compagnies aériennes. Plus vous réservez tôt, moins vous payez votre billet TGV. Mais si on le faisait à la dernière minute, le prix pourrait devenir dissuasif sur les lignes les plus fréquentées, notamment les jours de gros départs.

Avec la multitude de remises et d’avantages proposés ailleurs (notamment pour les salariés SNCF et leurs familles), l’esprit grincheux dénonce une véritable jungle des prix. Dans la même voiture, pour le même trajet, personne n’avait dépensé autant.

Le plafonnement des prix annoncé mardi est donc une très bonne nouvelle pour les consommateurs ; ainsi que les options offertes pour échanger ou rembourser un billet jusqu’à trois jours avant le départ. Bien entendu, il faudra vérifier en pratique si une légère augmentation du prix moyen ne compensera pas ces gains apparents. N’oublions jamais que SNCF est désormais une entreprise comme une autre qui a besoin d’équilibrer ses comptes. Mais tout se met en place pour un nouvel âge d’or du train.

Dans “Le Journal du dimanche”, Jean-Pierre Farandou disait qu’un TGV pollue cinquante fois moins qu’une voiture et quatre-vingts fois moins qu’un avion. Plus respectueux de l’environnement, le train à grande vitesse était autrefois souvent trop cher. L’État avait également gelé les projets de nouvelles lignes. Nous avons cessé de parler d’améliorer les trains quotidiens. La crise du Covid-19 et le réchauffement climatique ont changé la donne. C’est un énorme défi pour la SNCF : car en plus de la nouvelle grille tarifaire, il faut davantage de trains et d’infrastructures pour accueillir ce grand départ.