Val-d’Oise: le mystère du bracelet Epiais-Rhus au cœur de l’exposition “Bling-bling, les Gaulois?”

Qui a dit que les Gaulois n’étaient que des fermiers vivant dans les profondeurs de la forêt et dévorant des sangliers? A Epiais-Rhus, ils portaient de beaux bracelets en verre bleu aux décorations très raffinées, ce que les joailliers de la place Vendôme ne nieraient certainement pas. Sur la base de cette pièce fascinante, et bien d’autres, l’exposition «Bling-bling, les Gaulois? », Présenté au musée archéologique départemental du Val-d’Oise, situé à Guiry-en-Vexin, nous fait découvrir une facette méconnue de nos ancêtres.

L’événement, entièrement gratuit, offre aux familles l’opportunité de remonter le temps en découvrant la passion des Gaulois pour les bijoux en verre. Car les anciens habitants du Vexin n’étaient pas les seuls dans cette affaire. On retrouve ces morceaux de verre colorés partout en Gaule. «Il y a des motifs qui se reproduisent, un peu à la mode aujourd’hui», explique Joëlle Rolland, archéologue et auteur d’un mémoire sur le sujet. Au 3ème siècle avant JC nous aimions les motifs à connotation végétale, au 2ème siècle c’était plus géométrique. “

“Les bracelets gaulois n’ont pas de soudure visible”

Tous ces bijoux ont un point commun: «Les bracelets gaulois n’ont pas de soudure visible», explique le spécialiste. Une particularité qui révèle une maîtrise technique étonnante. «Les Gaulois n’ont pas soufflé le verre, ils l’ont tiré. C’est un savoir-faire qui s’est beaucoup perdu depuis. Et l’artisanat de cette époque révèle encore de nombreuses surprises, visibles dans les collections du musée archéologique départemental du Val-d’Oise.

Si l’exposition a été réalisée à l’origine au MuséoParc Alésia, à Alise-Sainte-Reine (Côte d’Or), le choix de la présenter à Guiry-en-Vexin n’est en effet pas anodin. Dans les collections du musée départemental, des pièces extraordinaires illustrent le sujet. Vous pourrez admirer de nombreuses perles de verre de Bobigny ou des bagues portées aussi bien par les enfants que par les adultes.

Au Nigeria, rencontrez des souffleurs de verre au savoir-faire ancestral

Et puis il y a le «bracelet Epiais-Rhus», pièce d’exception découverte lors d’une fouille dans les années 80. D’un bleu profond, il présente une décoration étonnante et délicate que l’on dit en herbe. «Ce n’est pas seulement grand et complet», souligne Joëlle Rolland. Surtout, nous ne savons pas comment le refaire. Pour réaliser ces schémas, nous sommes confrontés à des limitations techniques insurmontables. “

L’archéologue a néanmoins poussé les expériences loin pour tenter de le comprendre, se rendant même dans différents pays, comme le Nigéria, pour rencontrer des souffleurs de verre gardant des savoirs ancestraux. Mais ce bracelet reste mystérieux. Il trahit une maîtrise technique qui en dit long sur la culture gauloise. «Cela signifie également qu’ils ont un amour pour la beauté et le luxe. Les Gaulois sont capables de produire une distinction sociale pour l’apparence. Nous sommes déjà dans une société de consommation. “

Ces bracelets étaient d’autant plus luxueux qu’ils étaient fabriqués à partir d’une matière que les Gaulois étaient incapables de produire! Pour les fabriquer, ils ont importé d’énormes blocs de verre brut d’Egypte. “C’est une grande production complète qui s’organise ensuite. Tout ça pour faire … des bracelets!”

“Bling-bling, les Gaulois?” “ abeille musée archéologique départemental du Val-d’Oise à Guiry-en-Vexin jusqu’au 5 septembre, du mardi au vendredi de 9h à 17h30, le week-end de 13h à 17h Entrée gratuite.