Les commerçants ont confronté la police pour montrer leur opposition à l’expulsion de la mairie, qui exigerait 100 000 F pour une place sur la route.
Le 26 mai 2021, nous sommes presque arrivés au pire au marché de Nkololoun à Douala. Un affrontement entre les forces de l’ordre et les trafiquants a fait plusieurs blessés, une vingtaine d’arrestations et emporté des marchandises. Les policiers et gendarmes déployés en renfort dans cet espace commercial ont dû utiliser des gaz lacrymogènes et des voitures anti-émeute pour vaincre les commerçants en colère. Des témoins affirment que les hommes en uniforme ont tiré plusieurs coups de feu, des balles blanches, pour dissuader la foule. En revanche, les petites personnes ingénieuses ont résisté aux lancers de pierres et autres projectiles. Les affrontements qui ont commencé peu après 10 heures se sont calmés vers 13 heures, lors de la forte averse qui a englouti la capitale économique.
D’après les témoignages, tout a commencé par la descente sur le terrain des agents de la commune du district de Douala 2, accompagnés d’une petite délégation de 15 policiers et pick-up. Vers 6 heures du matin, les agents de la mairie ont détruit les comptoirs installés au lieu dit Rond-point Gazon, devant le bâtiment du marché central. L’équipe d’évacuation s’est ensuite rendue au marché de Nkololoun vers 8 heures du matin. Son ambition ici était d’expulser tous les vendeurs au bord de la route et le long de la réserve centrale. On apprend, par exemple, que des compteurs ont été détruits et que des marchandises ont été chargées dans des véhicules. Mais alors que l’équipe de démolition descendait la rue asphaltée du marché de Nkololoun, la colère des marchands grandissait.
Tirs et arrestations
La tension s’est intensifiée lorsque des agents de la mairie et des policiers sont arrivés à la place Rond-Point Nkololoun, devant la station-service Total, ont voulu arrêter les brèches et retrouver leur chemin. “Les commerçants qui avaient déjà été expulsés ont refusé et ont exigé qu’ils poursuivent l’opération”, a déclaré Roméo Djonkou, un vendeur ambulant. Il souligne que ce côté de Nkololoun est géré par des vendeurs à la réputation peu orthodoxe. Dans ce coin du marché appelé “Etoudi”, ils ont différents noms attachés à leur peau, notamment les “Katangais”. Lorsque l’équipe a voulu passer à autre chose, elle a fait face à une opposition farouche de la part des marchands de ce coin de Nkololoun, apprend-on. Avec de gros renforts de policiers et de gendarmes (une centaine), les policiers ont dû tirer pour disperser la foule et asperger les commerçants de jets d’eau et de gaz lacrymogène.
Le Jour a découvert qu’un commerçant aurait reçu une balle dans le pied, mais l’information n’a pas pu être vérifiée.
D’autres s’en sont sortis blessés. «C’était sérieux ici. On dirait une mutinerie. Des katangais ont également été blessés par la police. Les marchands blessés ont été emmenés dans des centres de santé. Certains manifestants ont été emmenés par la police », raconte une vendeuse, toujours dans le feu de l’émotion. Elle dit qu’elle a pris une bonne dose de gaz lacrymogène. En solidarité avec leurs frères blessés dans la collision, les commerçants de Nkololoun, qui restent sur leurs gardes, ont fermé les magasins peu avant 13 heures mercredi.
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